le 4 mai 2005
Je voudrais vous raconter la réunion de campagne animée lundi soir par mon ex-député (circonscription de Metz-I) PS Gérard Terrier, maire de Maizières-lès-Metz.
Il a longuement expliqué que ce texte était insuffisant mais que c'était mieux que rien.
"Une constitution n'est pas un programme de gouvernement". Je fais remarquer que la partie III est plus qu'un programme de gouvernement. "Ah mais non, ce sont des principes, on n'est pas obligé de légiférer". Ben voyons, ça a évidemment été écrit par amour de la belle littérature !
"Si une loi est mauvaise pour le plein emploi, elle pourra être attaquée devant les tribunaux". Appelons cela ... de l'angélisme.
Il annonce la reconnaissance des services publics, leitmotiv du PS. Nous avons déjà vu ce qu'il en est (message 8).
Il affirme sans vergogne qu'il suffit de la majorité qualifiée pour
modifier la Constitution et que c'est une amélioration notable. J'ai beau
lui rappeler le contenu des IV-443 et IV-444, il s'obstine à trouver une
amélioration.
Tant pis, je me répète (message 12), l'amélioration est la suivante :
aujourd'hui, un Traité doit être approuvé à l'unanimité des Etats ;
demain, un Traité modifiant la Constitution n'aurait plus besoin que de
l'unanimité des Etats pour être approuvé.
Sur le ministre des Affaires étrangères, on est d'accord : il ne sert à rien si les Etats ne sont pas d'accord entre eux. Exemple : la crise de l'Irak.
Je passe le dénigrement des tenants du NON socialiste ... il a un peu oublié le respect annoncé en début de soirée. Ca fait toujours un peu de bien de dire du mal !
Elément récurrent de son discours, le OUI permettra d'améliorer les choses, alors que le NON est un pari très risqué. Il considère que voter NON c'est faire des plans sur la comète. Son OUI plus encore : il ne dit pas OUI au Traité, mais à ses futures améliorations ...
C'est facile, ici et maintenant, de déjouer tous ces tours de passe- passe. Pourtant, pendant la réunion, face à un professionnel de l'emballage, mes interventions ne faisaient pas le poids.
J'en suis ressorti déprimé, mesurant le pouvoir de ces belles paroles capables à la longue de faire oublier ce sur quoi on vote, et de récupérer le légitime désir d'Europe des uns et des autres pour emporter leur adhésion.