Poèmes & littérature de ciconstance

Poème événementiel sur l’Europe

Je n’écris pas ton NOM liberté
J’écris mon NON pour la future Constitution
car ton sens est dévoyé par tous ceux qui ne parlent
que de libre concurrence
de liberté des marchandises à circuler
pendant que l’Humanité est rejetée à nos frontières

J’écris mon NON
pour ne pas donner à l’Europe
le NOM de marché unique
de bourse toute puissante
d’entreprises libres de polluer
et d’hommes et de femmes entravés

J’écris mon NON
pour sauver les services publics
pour sauver la planète, sa nature et sa faune
pour nous sauver de l’exploitation démesurée
ou du chômage structurel

J’écris mon NON
sur les paupières de la Baltique
sur les revers de Manche
sur l’OTAN de l’Atlantique
sur les oursins de la Méditerranée
et sur les charmes du Bosphore

J’écris mon NON
sur tes fleuves qui coulent comme des veines
sur tes plaines qui rendent infini l’espace
sur ton ciel étoilé par toutes nos riches différences

J’écris mon NON d’homme libre
pour ne pas être figé à jamais
dans une Constitution, un traité sans NOM
qui me donne le droit de travailler, mais pas le droit au travail
qui me donne le droit à la vie sans en exiger des formes humaines
qui me donne un continent pour devenir incontinent

J’écris mon NON
pour toutes ces « O » troubles, ces Ogm, ces Omc, ces Oui à la Constitution
pour tous ces dévoiements qui feront
de mon chemin une autoroute
de mes mers une nappe huilée
de mon ciel des bruits d’avion

J’écris mon NON pour ton projet de Constitution

mais j’écris OUI à une Europe de mes rêves
à celle enlevée par amour par un dieu de l’Olympe
à celle des oiseaux migrateurs
à celles des nids perchés sur nos maisons
à celle rencontrée dans un bosquet, un marécage ou un champ de blé

J’écris OUI Europe à tes bras légers
qui m’enserre la taille pour me soulever au plus haut de moi-même
aux baisers de tes multiples langues
à tes villes colorées par les soleils
à ces peuples qui courent avec légèreté
jusqu’à l’horizon du Monde

Benoist Magnat

Ce poème doit être reproduit dans son intégralité (avec ou sans drapeau) et seulement pour aider à ce que les peuples européens votent NON au Traité Constitutionnel Européen - BM

Révisez vos classiques

Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort
Nous fûmes vingt-cinq mille pour inverser le sort
Qui nous était promis par les dieux du malheur :
Mille morts. Percés jusques au fond du cœur
D’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,
Que l’on nous fît croire comme étant naturelle :
La vocation du monde est d’être marchandise,
La soumission des hommes est tenue pour acquise.

Les sanglots longs fuyant du noyau de l’atome
Irradiant la rosée pour des siècles sans hommes,
Irriguent la bourse de si gros bénéfices
Que les actionnaires se pâment avec délices,
Tandis que trois ou quatre ogres ventrus et voraces
Condamnent paysans et leurs plantes vivaces
A éteindre à jamais le souffle renaissant
Chaque saison du bel aubépin verdissant,
Parce qu’un projet fou de breveter la mort
Fut conçu et si bien nommé Terminator
Qui tuera la planète, et la chose en est sûre ;
C’est l’unique raison de ma triste figure.

Cassette, rendez-moi ma cassette remplie
Du sang et des larmes des enfants bengalis.

Capital, seul objet de mon ressentiment,
Capital, à qui vient son bras d’immoler les enfants,
Capital, que l’on voit se repaître dans l’or,
Capital, que je hais car il nous déshonore.
Ne vous y trompez pas : capital sans travail
Est la fable idiote qui sert d’épouvantail.

Pour les âmes mal nées, la vraie valeur s’inscrit
En lettres décorées qui n’ont jamais de prix
Et qui viennent s’unir dans le mot utopie,
Un pays où le plus beau trésor d’Olympie
Est formé de ce choix auquel on vous convie :
Les cordons de la bourse ou le fil de la vie !

Jean-Marie Harribey

Webmestre : Stéphane Terreaux. Mise à jour : 27 mars 2005

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